Litterae antiquae

Antiquité, littérature & art

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Par Cécilia Tarasco
8 mars · 4 mn à lire
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Pygmalion, de l'amoureux transi à l'amoureux toxique

Comment passe-t-on du mythe du créateur amoureux de sa créature à une réflexion sur le phénomène de l'emprise ?

Etrange que cette période qui nous fait passer de la sirupeuse Saint-Valentin au 8 mars, journée internationale des droits des femmes. C’est pourtant le moment idéal pour revenir sur un mythe qui illustre le changement de notre regard sur l’expression de la passion amoureuse en littérature et en art.

Pour rappel et avant de commencer, je tenais à signaler que 134 femmes ont perdu la vie en 2023 à cause de leur compagnon ou de leur ex-conjoint d’après la veille du collectif NousToutes.org. C’est un chiffre que je vais m’efforcer de garder en tête toute au long de mon propos.

Commençons par raconter la fabuleuse histoire de Pygmalion telle que nous la raconte Ovide dans Les Métamorphoses.

Pygmalion, sculpteur de génie mais indigné par le comportement des femmes de Chypre, se consacre à son œuvre. Dans l’ivoire, il sculpte une femme et la pare de toutes les qualités, de beauté et de pudeur. Séduit par la perfection de cette créature, il en tombe progressivement amoureux et la courtise comme on le fait pour une véritable jeune fille. Il en vient à la couvrir de baisers et à la presser dans ses bras malgré sa froideur. Lors d’une fête dédiée à Vénus, Pygmalion sacrifie à la déesse et lui adresse ses plus ferventes prières, demandant une femme à l’image de sa statue. La déesse l’exauce. A son retour dans l’atelier, la statue s’anime progressivement sous ses baisers et ses caresses. Pygmalion, fou de bonheur, épouse la statue devenue femme. (Pour lire le texte en entier)

Ernest Normand, Pygmalion et Galatée, 1886,  Atkinson Art Gallery and Library, Southport, Merseyside, U.K.Ernest Normand, Pygmalion et Galatée, 1886, Atkinson Art Gallery and Library, Southport, Merseyside, U.K.

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